Une petite chiquenaude et la cigarette terminée finit par terre : c’est une scène à laquelle nous avons tous déjà assisté, dans des films ou dans la vie quotidienne. Mais avec ce mégot, ce sont aussi des microplastiques et des produits chimiques capables de polluer jusqu’à 1000 litres d’eau qui atterrissent dans la nature. La plupart des gens ne sont pas conscients de la toxicité des mégots de cigarettes, constitués de plastique. Or, débarrasser l’environnement de ces éléments polluants est une tâche extrêmement onéreuse et laborieuse.
Avec son action nationale de ramassage, stop2drop tente de faire changer les mentalités. En participant à la campagne, de nombreux élèves, jeunes et particuliers ont été sensibilisés au problème du littering des mégots et de l’omniprésence du tabagisme. En deux semaines seulement, ils ont récolté ensemble 539 331 mégots de cigarettes, constituant ainsi la montagne la plus toxique de Suisse.
« Nous avons trouvé choquant de trouver aussi facilement autant de cigarettes. C’était positif de se sentir efficace et de faire une action aussi concrète et visuelle. Aussi positif d’interpeller les passants, qui nous posaient des questions. » Participants de Morges
« Nous remercions du fond du cœur toutes les personnes qui ont pris part à ce challenge et ont contribué à sauvegarder la propreté de 539 331 000 litres d’eau et à libérer la nature de ces déchets plastiques toxiques, » déclare Markus Dick, directeur de stop2drop.
Une deuxième tentative et un appel urgent
En 2021, la première action nationale de ramassage de mégots de cigarettes avait permis de récolter au total 958 181 mégots. Grâce à des échos extrêmement positifs et au soutien financier du Programme pour l’enfance et la jeunesse Free.Fair.Future. du fonds de prévention du tabagisme (FPT), stop2drop s’est constituée en ONG indépendante au printemps 2022. Cette évolution a permis d’organiser cette deuxième action nationale de ramassage. Même si l’objectif d’un million de mégots n’a pas été atteint, l’équipe de stop2drop a été impressionnée par les résultats et par la participation de plus de 2800 personnes. Elle en tire donc un bilan positif.
Les mégots de cigarettes récoltés ne représentent qu’une infime partie des billions de mégots qui s’accumulent chaque jour dans la nature. « Nous exigeons que l’industrie du tabac assume les coûts des dommages environnementaux qu’elle entraîne et que les politiques agissent pour résoudre ce problème écologique majeur », affirme Markus Dick. stop2drop invite les communes et les municipalités à soutenir une campagne commune contre le littering des mégots.
Les filtres de cigarettes : une véritable catastrophe écologique
L’industrie du tabac a introduit les filtres de cigarettes modernes dans les années 1950, pour calmer l’inquiétude du grand public au sujet du cancer des poumons dû au tabagisme. Toutefois, les filtres de cigarettes, constitués de plastique (acétate de cellulose) ravagent notre environnement sans pour autant offrir aux fumeurs la protection promise.
Selon l’OMS, 75% des mégots de cigarettes dans le monde sont aujourd’hui jetés négligemment dans la nature, ce qui correspond à 4,5 billions de filtres de cigarettes par année. Ils comptent parmi les 10 types de plastique retrouvés le plus fréquemment dans les océans. Quand il pleut ou qu’il neige, les filtres libèrent les substances toxiques qui polluent ensuite les cours d’eau. Les mégots jetés dans la nature se transforment en microplastiques nocifs, qui polluent notre environnement pendant des centaines d’années. Les quelque 7000 substances chimiques que contient un seul mégot représentent un danger pour la faune, la flore et l’être humain. En Suisse, les communes dépensent 52 millions de francs par année pour l’élimination des mégots de cigarettes.
La collecte stop2drop à Genève
En partenariat avec Stop2Drop Suisse, l’équipe de Mois Sans Tabac a eu le plaisir d’organiser un événement de ramassage collectif de mégots de cigarettes à Genève le jeudi 18 mai, au parc des Cropettes.
Ouvert à tous et toutes, l’événement a réuni une quinzaine de personnes – qui équipées de gants et de pinces à linge, ont commencé à remplir leurs bouteilles en plastique avec des mégots trouvés par terre. Nous avons notamment eu le plaisir d’être rejoint par l’artiste activiste – Maxime Curchod.
Les résultats? Plus de 1 000 mégots ramassés en moins de deux heures ! Chaque petite bouteille de plastique contenait environ 250 mégots…
stop2drop fait partie du Programme pour l’enfance et la jeunesse Free.Fair.Future. du Fonds de prévention du tabagisme (FPT), qui en assure le financement. www.freefairfuture.ch